Skip to main content
   

ACTUALITÉS

59e Conférence des Comités de la CGFP : La santé publique ne doit pas être sacrifiée au profit

15.12.2025

59e Conférence des Comités de la CGFP : La santé publique ne doit pas être sacrifiée au profit
La CGFP a profité de la Conférence des Comités pour aborder les principaux défis sociaux actuels et formuler des revendications claires à l'adresse des décideurs politiques. Dès le début de son intervention, le Secrétaire général de la CGFP, Steve Heiliger, a souligné la position ferme de la CGFP : « Nous nous opposerons avec détermination à toute tentative de privatisation de missions essentielles de l’État et défendrons le statut de droit public par tous les moyens nécessaires, s’il le faut jusqu'au bout. » 
 
La CGFP demande le retrait du projet de loi
 
La CGFP a adressé un message clair aux responsables politiques : la santé des citoyens ne doit en aucun cas être subordonnée à des considérations économiques. Cette prise de position intervient dans le contexte de la création de deux nouveaux établissements publics – la « Centrale nationale d'achat et de logistique » et l'« Agence luxembourgeoise des médicaments et produits de santé » – dont la structure repose sur des critères de droit privé. Le gouvernement ayant refusé d’entamer un véritable dialogue social, la CGFP a saisi la commission de conciliation. La première réunion de cette commission aurait d'ailleurs dû se tenir depuis longtemps. 
 
C'est précisément dans le domaine des soins de santé que l'État doit assumer pleinement ses responsabilités. La CGFP demande donc que le projet de loi relatif à « l'Agence nationale des médicaments et des produits de santé » soit
retiré et entièrement revu. Selon la CGFP, tous les résidents doivent pouvoir bénéficier d'un accès illimité à des services de santé de haute qualité. Toute autre approche favoriserait l’émergence d’une médecine à deux vitesses et constituerait une violation de l'article 41 de la Constitution, qui stipule que la santé publique relève de la compétence de l'État.
 
Justice fiscale maintenant !
 
Dans le cadre de l'introduction généralisée de l'imposition individuelle, la CGFP réitère sa demande claire en faveur d'une réforme fiscale socialement équilibrée. Les ménages à revenu unique, ou dont le revenu principal est généré par une seule personne, ne doivent en aucun cas être pénalisés. Une réglementation transitoire pour les contribuables de la classe d’impôt 2 est jugée insuffisante ; selon la CGFP, les personnes concernées doivent pouvoir rester dans leur classe d'impôt actuelle. 
 
Par ailleurs, la CGFP revendique un ajustement automatique régulier du barème fiscal à l'inflation, ainsi qu'une révision des déductions fiscales obsolètes. Elle a réaffirmé sa détermination à défendre systématiquement cette position auprès du gouvernement. 
 
Pas de politique au détriment de l'État-providence
 
La situation géopolitique actuelle montre que la liberté, la stabilité et la paix ne sont jamais garanties. Dans ce contexte, l'augmentation des dépenses de défense est tout à fait compréhensible. La CGFP avertit toutefois que ces dépenses militaires ne doivent pas entraîner des coupes dans les dépenses sociales.
 
Les investissements en équipement constitue un facteur non négligeable. Au-delà, la CGFP demande une revalorisation sensible des soldats volontaires, incluant à la fois une meilleure rémunération et l'application du statut de droit public. Seule une fonction publique performante peut garantir que l'État reste capable d'agir même dans des situations de crise complexes. 
 
Le logement abordable est un droit fondamental
 
« Il est urgent d'agir dans le secteur du logement », a déclaré la CGFP. La hausse des prix d'achat et les délais de financement plus longs mettent les ménages sous pression. La CGFP exige donc des mesures concrètes pour garantir un logement abordable. Les responsables politiques ne peuvent plus rester les bras croisés. Les banques ont également le devoir d'assouplir leurs conditions d'octroi de crédits afin que les familles et les personnes seules aient une chance réaliste d'accéder à la propriété. Un logement abordable n'est pas un luxe, c'est un droit fondamental.
 
Non à une détérioration insidieuse des retraites
 
Concernant la réforme des retraites, la CGFP a réitéré sa critique de la rupture unilatérale des négociations par le gouvernement. Une politique de « saucissonnage », comme celle appliqué par le passé, ne doit en aucun cas se reproduire. La CGFP rejette catégoriquement des coupes progressives et plaide en faveur d'un renforcement du premier pilier (public).
 
Devant les délégués, la CGFP s'est réjouie de ses succès concrets lors des dernières négociations sociales. L'ajustement des pensions est maintenu, et les agents publics engagés avant 1999 ne sont pas obligés de prolonger leurs années de cotisations. Finalement, les retraités ne doivent en aucun cas payer de cotisations de pension, et la prime de fin d'année continue d'être versée.
 
La CGFP a également obtenu satisfaction sur ses revendications essentielles lors des négociations salariales. Il s'agit notamment d'une augmentation du point indiciaire de 2,5 %, d'une meilleure reconnaissance des postes à responsabilités, d'une rémunération uniforme des heures supplémentaires dans tous les secteurs et de l'application du droit disciplinaire des fonctionnaires aux employés de l'État dès la fin de leur stage (période d’initiation). 
 
Pas de décisions hâtives en matière de politique éducative
 
La CGFP s'est également exprimée sur la politique éducative. L'alphabétisation précipitée et généralisée en français à l'école primaire soulève de nombreuses questions. Pourquoi ne pas avoir attendu les résultats des projets pilotes à la fin du cycle 4.2 ? Et où trouvera-t-on du jour au lendemain les salles de classe et les enseignants supplémentaires ? 
 
Numérisation : saisir les opportunités – protéger les employés
 
Dans le domaine de la numérisation et de l'intelligence artificielle, la CGFP est ouverte aux innovations. En même temps, le président de la CGFP, Romain Wolff, met en garde contre les conséquences incontrôlées pour le monde du travail : « L'IA peut agir, mais la responsabilité reste humaine. » La transformation numérique doit servir à faciliter les processus de travail et ne doit en aucun cas servir de prétexte à des réductions d'effectifs. Dans la fonction publique en particulier, l'IA peut être un atout majeur, à condition qu'il existe des règles claires et que les agents publics soient activement impliqués. 
 
Retard à rattraper en matière de dialogue social 
 
« Pour que la démocratie fonctionne et qu'une bonne cohabitation soit possible, le dialogue social doit être fiable et équitable », a souligné le président de la CGFP, Romain Wolff. C'est précisément dans ce domaine qu'un important retard doit être comblé, comme l'a montré le dossier des retraites. Malgré la complexité de la situation, la fonction publique reste un secteur solide grâce à la CGFP. L'organisation faîtière des agents publics continuera d'accompagner les réformes d'un œil critique et de soutenir résolument les agents de l'État.